«Le bonheur consiste à s'apercevoir que tout est un grand rêve étrange»
-Jack Kerouac

L'Esprit de la ville

Ça vous arrive parfois de faire un tour de ville et de sentir, de sentir, l'électricité dans l'air ? Cette impression s'impose généralement assez rapidement, en moi... C'est comme un doute au début, puis une certitude qui fait sourire au fil des événements insolites qui se succèdent. En moins de 30 minutes, 1 homme me sert mes samosas avec un sourire charmant, gêné, limite séduisant. 1 autre me dévisage intensément dans le métro alors que je mange ma gourmandise indienne et que lui, ingurgite un fade sandwich, incolore. Tout me parait surnaturel. Les regards s'accrochent curieusement...

En tentant de franchir les portes de l'Université, je me rends compte de mon hésitation à m'engager dans les portes tournantes, puis de ma maladresse à me laisser porter fluidement dans la marée de gens qui entrent, qui sortent de l'UQAM... 2 semaines et j'ai déjà perdu mon sens de la ville, mon beat urbain. Mais ça m'amuse, j'aime quand la ville devient ma muse ! J'aime quand tout devient un «grand rêve étrange» (Salut Kerouac!), une pièce de théâtre excentrique où chaque âme croisée incarne un personnage lubrique, déluré, frénétique

Bref, les portes de l'UQAM pénétrées, des piquets de grêve m'accueillent. Cette soirée est vraiment pleine de petits rebondissements amusants ! Je décide d'aller prendre le temps de siroter le temps, au Café Aquin...et je me bute le nez à une porte fermée pour cause de party privé. Et quoi encore ! Je suis venue pour rien. Mais je ne regrette pas le détour. Je me sens embarquée dans une aventure où chaque étape prend une tournure rigolote et puis, pourquoi pas! J'entreprends la prochaine vague et surf jusqu'au métro. Le voilà qui arrive, à pas chassés, lenteur de grand-père qui fait glisser ses pantoufles sur les rails de son destin. C'est tellement inusité, j'éclate de rire, convaincue qu'un lutin-farceur se cache derrière cette mascarade !
Mais...non!
C'est vraiment vrai !
La vie est une drôle de comédie...

Je me laisse bercer par la lancée du métro...qui étrangement, semble prendre de la vitesse... de façon incontrolable. Il ne glisse plus, le Grand-Père, il vole. Il s'aérodynamitise. J'ai peur. Ma peur semble calquer sur la vitesse du train. OK. Du calme. Du calme. Du calme. Du calme...
Du calme.


1 Response to "L'Esprit de la ville"

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Unknown Says:

Pourquoi du calme! L'esprit de la ville lui aime mieux quand on s'exite!! ;)

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Citations

  • «Une montagne, pour moi, est comme un Buddha. Pense à leur patience. Il y a des centaines de milliers d'années qu'elles sont là, parfaitement silencieuses, comme si elles priaient pour tous les êtres vivants, dans le silence, attendant que nous mettions un terme à notre agitation et à nos stupidités.» - Les clochards célestes, Jack Kerouac
  • «Les universités [ne sont] pas autre chose que des écoles de dressage pour les représentants de la classe moyenne, dépourvus de personnalité, comme ceux qui peuplent les rangées de bungalows cossus, alignés, aux abords de la cité universitaire, avec pelouse, télévision et living-room où tout le monde regarde en même temps le même spectacle et pense la même chose, tandis que les Japhy du monde entier rôdent dans le désert pour entendre les voix qui crient dans le désert, connaître l'extase étoilée de la nuit, découvrir le mystérieux secret originel de notre civilisation sans visage, sans beauté et sans scrupules.» - Les clochards célestes, Jack Kerouac